Les travaux de protection contre les inondations
Le bassin versant du Madon subit régulièrement des inondations qui touchent de nombreuses communes, dont la ville de Mirecourt. Les crues courantes (période de retour inférieure à 5 ans) engendrent déjà des dommages.
En cas de crue centennale du Madon, 1600 personnes et 100 emplois seraient impactés, avec des dommages estimés à 18,5 millions d’euros.
Des champs d’expansion de crues sont déjà présents naturellement sur le bassin versant et participent au fonctionnement naturel de ralentissement des crues. Pour renforcer ce phénomène naturel, différentes études ont permis de définir une zone de surstockage en amont de la confluence avec la Gîte sur le secteur d’Hymont et de Velotte-et-Tatignécourt. Il s’agit, grâce à la réalisation de cet aménagement de retarder les crues du Madon pour en réduire les débits à l’aval.
D’autres actions, plus locales, consistent à mettre en place des aménagements dans les agglomérations pour protéger les habitations, ou encore à redonner au cours d’eau ses fonctionnalités naturelles.
A Lerrain (88)
Retour du Madon dans son lit naturel à l’amont de la commune
Montant estimé des travaux : 167 000 € HT
Recalibré depuis plus d'un siècle, le Madon sera réinstallé dans son lit naturel, plus sinueux que son lit actuel. Cette opération permet à la fois de ralentir la vitesse des écoulements en crue, mais également de redonner au cours d’eau sa dynamique naturelle et un meilleur état écologique.
Des plantations et la création de mares permettront d’améliorer la biodiversité du secteur en le dotant de zones humides favorables aux espèces animales et végétales.
Entre Hymont (88) et Velotte-et-Tatignécourt (88)
Réalisation d’une Zone de Ralentissement Dynamique des Crues (ZRDC) et renaturation d’un affluent du Madon.
Montant estimé des travaux : 3 600 000 € HT
La ZRDC consiste en une digue de 600 m de long en travers du lit majeur. Une ouverture au niveau du lit mineur, le pertuis, permettra l’écoulement normal de la rivière en période d’étiage et de faible crue. Lors des crues plus importantes, le dispositif permettra d’augmenter temporairement le volume d’eau stockée à l’amont de la digue, réduisant ainsi le risque d’inondation en aval.
La renaturation de l’affluent en rive gauche du Madon aura pour objet d’aménager le lit mineur pour diversifier les écoulements. La diversification des écoulements est une opération qui consiste à créer un lit mineur qui permette les écoulements en période d’étiage sans entraver ces derniers en période de crue. Elle permet également d’orienter différemment les écoulements en améliorant la dynamique générale du cours d’eau.
L’objectif est de créer de nouveaux habitats pour la faune aquatique et piscicole, de diversifier les habitats déjà existants, d’éviter le colmatage et d’améliorer la qualité de l’eau en favorisant l’oxygénation de l’eau.
Des plantations permettront de reconstituer une ripisylve (formation boisée qui longe le cours d'eau) essentielle pour la bonne santé de la rivière.
A Mirecourt (88)
Création d’une digue et d’un chenal de crue au niveau de la rue du Breuil.
Montant estimé des travaux : 1 230 000 € HT
Le décaissement de la prairie située entre la rue du Breuil et le Madon permettra la création d’un chenal de crue qui a pour fonction de faciliter l’écoulement de l’eau en cas de crue. Au sein de ce chenal de crue, des plantations et des créations de mare permettront d’améliorer la qualité paysagère et écologique du site.
Afin de protéger les habitations, une digue sera construite le long de la rue. Longue de 400 m et d’une hauteur maximale de 1,60 m, elle sera surplombée d’un cheminement piéton.
A Ceintrey (54)
Aménagement des seuils en barrage du cours d’eau
Montant estimé des travaux : 435 000 € HT
A Ceintrey, trois seuils barrent le cours d’eau, créant une hauteur de chute infranchissable pour la faune aquatique, mais également pour les sédiments. L’opération consiste en l’arasement (effacement) du premier seuil, le plus long, ce qui aura pour effet de baisser le niveau d’eau au droit de l’ouvrage, créant un volume supplémentaire de stockage en cas de crue et de rétablir la continuité écologique du cours d’eau. La baisse du niveau d’eau se résorbera progressivement vers l’amont. Les pontons rmis en place par la fédération départementale de pêche seront déplacés si nécessaire pour s'adapter au nouveau lit de la rivière.
Entre Ceintrey et Lemainville, des travaux d’entretien de la végétation des berges, et des plantations permettront de reconstituer la ripisylve du cours d’eau et de protéger les berges contre le risque d’érosion.